La tension monte d’un cran entre Washington et Pékin. En réaction directe à la flambée des droits de douane américains imposés par Donald Trump – jusqu’à 145 % sur certains produits chinois –, la Chine vient de frapper fort: toutes les compagnies aériennes nationales ont reçu l’ordre de suspendre la réception de nouveaux avions Boeing, ainsi que l’achat de pièces détachées et d’équipements américains7.
Ce gel, qui touche un marché stratégique représentant près de 20 % des prévisions de livraisons de Boeing sur les vingt prochaines années, a immédiatement fait chuter le titre du constructeur américain de 2 à 3 % à Wall Street6. Les trois géants chinois – Air China, China Eastern, China Southern – devaient recevoir 179 appareils Boeing entre 2025 et 2027. Désormais, ces livraisons sont en suspens, alors que Pékin envisage même d’aider financièrement les compagnies qui louent déjà des Boeing et subissent la hausse des coûts6.
Donald Trump, de son côté, accuse la Chine de s’être « rétractée » sur un « énorme » contrat, dénonçant une escalade dans la guerre commerciale8. Mais la Chine, qui représente un cinquième de la demande mondiale d’avions, semble déterminée à utiliser le secteur aéronautique comme levier face aux pressions américaines. Reste à savoir jusqu’où ira ce bras de fer et quelles conséquences il aura sur l’équilibre du ciel mondial.