L’émotion est vive à La Grand-Combe, près d’Alès, où Aboubakar, un jeune Malien de 23 ans, a été sauvagement tué vendredi matin dans la mosquée Khadija. Son agresseur, Olivier H., un Français d’origine bosnienne âgé d’une vingtaine d’années, est toujours en fuite et activement recherché par les forces de l’ordre
Le drame s’est déroulé alors qu’Aboubakar, bénévole, venait comme chaque semaine nettoyer la mosquée avant la prière. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect, inconnu des services de police et sans antécédent judiciaire, aurait agi avec une extrême violence, assénant des dizaines de coups de couteau à la victime. Il a filmé la scène et proféré des insultes à caractère islamophobe, laissant craindre une récidive dans une vidéo retrouvée par les enquêteurs
Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, a ouvert une enquête pour assassinat, évoquant la possibilité d’un crime raciste ou islamophobe, tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est rendu sur place, assurant que toutes les pistes restaient ouvertes, mais que la dimension antimusulmane était sérieusement envisagée La classe politique, de François Bayrou à Jean-Luc Mélenchon, a unanimement condamné cet acte, certains dénonçant une « ignominie islamophobe »
Une minute de silence et un rassemblement en hommage à Aboubakar sont prévus ce dimanche à Paris. Le Conseil français du culte musulman appelle à la vigilance et à la protection accrue des lieux de culte musulmans L’enquête se poursuit, avec plus de 70 enquêteurs mobilisés pour retrouver Olivier H., décrit comme « potentiellement extrêmement dangereux »