Le limogeage soudain de Ronen Bar, chef du Shin Bet, continue de provoquer un séisme politique en Israël. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg: la déclaration sous serment que Bar vient de déposer à la Cour suprême jette une lumière crue sur les tensions au sommet de l’État, et soulève de graves questions sur la séparation des pouvoirs et l’avenir démocratique du pays.
Dans ce document explosif, Ronen Bar accuse le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir exigé de lui une loyauté personnelle, au détriment de la loi et des institutions. Selon Bar, Netanyahu aurait demandé à ce que le Shin Bet obéisse à ses ordres, même en cas de crise constitutionnelle, plutôt qu’aux décisions de la Cour suprême. Il affirme également avoir subi des pressions répétées pour influencer son témoignage dans le procès pour corruption visant le Premier ministre, ainsi que pour surveiller les militants et bailleurs de fonds de la contestation antigouvernementale.
Ces révélations, rendues publiques alors que le limogeage de Bar est contesté devant la justice, ont déclenché une vague de protestations et des manifestations massives. L’opposition et la procureure générale dénoncent une dérive autocratique, tandis que la Cour suprême a suspendu la destitution de Bar, le maintenant en poste jusqu’à nouvel ordre.
L’affaire, inédite par son ampleur et ses implications, pourrait redéfinir les rapports entre pouvoir exécutif et services de sécurité en Israël, et déterminer l’équilibre démocratique du pays dans les mois à venir.
