La tension diplomatique entre la France et l’Algérie a franchi un nouveau cap cette semaine. Après l’expulsion de douze agents consulaires français par Alger, Paris a répliqué en expulsant à son tour douze diplomates algériens et en rappelant son ambassadeur à Alger pour consultations. Cette escalade fait suite à l’arrestation d’un agent consulaire algérien en France, accusé d’enlèvement, événement qui a ravivé les crispations déjà vives entre les deux pays.
Au centre de la polémique: Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, accusé par Alger d’avoir « utilisé la question algérienne » à des fins politiques et d’être responsable de la dégradation des relations bilatérales. Selon la presse algérienne, Retailleau chercherait à s’imposer sur la scène politique française en durcissant le ton contre Alger, quitte à compliquer la ligne de dialogue prônée par Emmanuel Macron.
Le président français, jusque-là partisan d’un apaisement, se retrouve ainsi confronté à une crise inédite depuis l’indépendance algérienne: pour la première fois, les deux États rappellent simultanément leurs ambassadeurs. L’Algérie, de son côté, pose la question d’une remise à plat des accords migratoires, tandis que Paris insiste sur la nécessité d’un « rapport de force »2.
L’avenir des relations franco-algériennes reste plus incertain que jamais, alors que chaque camp campe sur ses positions.
