La sortie du livre-enquête « L’Abbé Pierre, la fabrique d’un saint » de Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin, ce avril, bouleverse l’image du célèbre fondateur d’Emmaüs. Les deux journalistes ont eu accès à des archives inédites du Vatican et de l’Église de France, révélant que le Saint-Siège était informé dès des accusations d’agressions sexuelles visant l’abbé Pierre. Selon leurs recherches, le Vatican avait même réclamé l’ouverture d’une enquête canonique, mais celle-ci fut rapidement enterrée par l’épiscopat français, soucieux d’éviter le scandale autour d’une figure devenue prophétique après l’appel de l’hiver.
Le livre détaille également la surveillance étroite dont l’abbé Pierre a fait l’objet de la part des évêques français, qui échangeaient régulièrement sur ses déplacements et recommandaient de ne jamais le laisser seul. Les autrices dévoilent aussi la face sombre du prêtre, marquée par une sexualité tourmentée et des relations troubles, longtemps passées sous silence.
Face à ces révélations jugées « graves », la Conférence des évêques de France a annoncé vouloir « faire la lumière » sur les faits et le rôle de l
