La tension est montée d’un cran entre Alger et Paris après une série d’expulsions inédites de diplomates. L’Algérie a ordonné, le 14 avril, l’expulsion de 12 agents de l’ambassade et des consulats de France, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire. Cette décision fait suite à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien, soupçonné d’implication dans l’enlèvement de l’influenceur et opposant Amir Boukhors, alias Amir DZ, installé en France depuis 2016 et bénéficiaire de l’asile politique8.
En réaction, la France a immédiatement riposté en expulsant à son tour 12 agents diplomatiques algériens et en rappelant son ambassadeur à Alger pour consultations. Paris qualifie la mesure algérienne d’« injustifiée » et dénonce une dégradation brutale des relations bilatérales, tout en appelant à la reprise du dialogue5.
L’affaire Amir Boukhors, qui cristallise les tensions, a été le déclencheur de cette crise diplomatique sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie. Trois personnes, dont l’agent consulaire algérien, sont poursuivies en France pour enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste. Alger, de son côté, dénonce une « cabale judiciaire » et promet de ne pas laisser la situation sans conséquences7.
Ce bras de fer diplomatique, sur fond de rivalités politiques et de dossiers sensibles comme le Sahara occidental, laisse planer l’incertitude sur l’avenir des relations franco-algériennes.