Abolition de la peine de mort en France : 44 ans et un débat toujours vif

Abolition de la peine de mort en France : 44 ans et un débat toujours vif

Ce 9 octobre 2025 marque les 44 ans de l'abolition de la peine de mort en France, un moment historique impulsé par le ministre de la Justice Robert Badinter sous la présidence de François Mitterrand. Adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat, la loi du 9 octobre 1981 a mis fin à une pratique qui remontait à la Révolution française, avec la guillotine comme instrument principal depuis 1791. La dernière exécution, celle de Hamida Djandoubi en 1977 à Marseille pour torture et meurtre, avait déjà suscité des remous.

Depuis, la France s'est engagée fermement contre la peine capitale au niveau international. L'interdiction a été gravée dans la Constitution en 2007 sous Jacques Chirac, renforçant son caractère irréversible. Pourtant, l'opinion publique reste partagée : un sondage récent révèle que près de la moitié des Français se disent favorables à un rétablissement dans certains cas graves, comme les crimes odieux. Cette fracture sociétale persiste, alimentée par des débats sur la sécurité et la justice, même si l'Europe entière est désormais abolitionniste – tous les pays de l'UE l'ont banni, la France fermant la marche en 1981.

À l'échelle mondiale, le mouvement avance : en 2023, 144 pays ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique, contre 55 qui la maintiennent. Mais les exécutions, au nombre record de 1 153 l'an dernier, rappellent que le combat n'est pas gagné partout. La panthéonisation prochaine de Badinter pourrait raviver ces discussions.

Et si cette abolition, si ardue à obtenir, nous interroge encore sur le sens même de la justice aujourd'hui ?

Partager cet article