Quarante-quatre ans après l'abolition de la peine de mort en France

Quarante-quatre ans après l'abolition de la peine de mort en France

Le 9 octobre 1981, la France tournait une page sombre de son histoire judiciaire. Ce jour-là, la loi promulguée sous l'impulsion de Robert Badinter, alors ministre de la Justice de François Mitterrand, abolissait définitivement la peine capitale. Badinter, figure emblématique de ce combat, avait plaidé avec passion devant l'Assemblée nationale contre une justice qui tue, marquant la fin des exécutions publiques par guillotine – la dernière remontant à 1977 avec l'exécution d'Hamida Djandoubi à Marseille.

Depuis, l'abolition s'est ancrée dans la Constitution en 2007, sous Jacques Chirac, avec l'article 66-1 qui stipule : "Nul ne peut être condamné à la peine de mort." La France est devenue un leader européen en la matière ; tous les pays de l'Union ont suivi le pas, rendant la peine de mort obsolète sur le continent. Pourtant, les chiffres récents montrent une société encore divisée : un sondage du Figaro indique que près de la moitié des Français se disent favorables à un rétablissement dans certains cas graves, comme les crimes odieux.

À l'occasion du quarantième anniversaire en 2021, des événements avaient ravivé le débat, et aujourd'hui, avec la panthéonisation de Badinter en vue, on sent que la question n'est pas tout à fait close. L'opinion publique oscille entre humanisme et soif de justice punitive, surtout face à l'insécurité perçue. Mais est-ce que l'histoire, une fois abolie, peut vraiment être remise en cause sans perdre son sens ?

Partager cet article