Le procès en appel des viols de Mazan, qui a tenu la France en haleine, s'est conclu ce jeudi 9 octobre à Nîmes par une nouvelle condamnation. Husamettin Dogan, le seul des 51 accusés à avoir maintenu son appel, écope de 10 ans de prison pour viol aggravé sur Gisèle Pelicot. En première instance, il avait déjà été condamné à 9 ans, mais il persistait à nier les faits, se présentant comme une victime d'un prétendu plan libertin.
Gisèle Pelicot, 72 ans, a une fois de plus fait preuve d'une détermination impressionnante. Présente à l'audience, elle a affronté l'accusé lors d'une confrontation tendue, rétorquant à ses dénégations : "C'est un violeur et ça restera un violeur." Les vidéos des agressions, diffusées en cour, ont été accablantes, montrant clairement l'inconscience de la victime droguée par son ex-mari, Dominique Pelicot. L'avocat général a requis 12 ans de réclusion, soulignant la participation à une "œuvre de destruction massive".
Cette affaire, qui a révélé 92 viols commis entre 2011 et 2020 par une cinquantaine d'hommes à Mazan et ailleurs, continue de questionner la justice face aux violences sexuelles. Dominique Pelicot, condamné à 20 ans en décembre dernier, avait lui-même orchestré ces horreurs via une soumission chimique. Malgré les avancées, des doutes persistent sur la prévention de tels drames.
Ce verdict renforce-t-il la voix des victimes, ou faut-il aller plus loin pour éradiquer ces silences complices dans la société ?