Ce jeudi 9 octobre 2025, l'Académie suédoise a décerné le prix Nobel de littérature à l'écrivain hongrois László Krasznahorkai, âgé de 71 ans. Né en 1954, il succède à la Sud-Coréenne Han Kang et devient le deuxième lauréat hongrois après Imre Kertész en 2002. Le jury a salué son "œuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d'une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l'art".
Krasznahorkai, souvent qualifié de "maître de l'apocalypse" par des critiques comme Susan Sontag, a publié une douzaine de romans, nouvelles et essais. Ses textes, aux phrases labyrinthiques et imprégnés de mélancolie, explorent la folie du monde et les dystopies. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au cinéma par le réalisateur hongrois Béla Tarr, renforçant son influence au-delà de la page. En France, son dernier roman, Petits travaux pour un palais : pénétrer la folie des autres, paru en 2024 chez Cambourakis, a été bien accueilli. Son éditeur français s'est dit "très fier" de cette distinction, soulignant la singularité de sa voix.
Ce choix inattendu de l'Académie, qui avait été critiquée par le passé pour son eurocentrisme, met en lumière un auteur discret mais exigeant. Sa traductrice en français avoue un sentiment de "mission accomplie", après des années à rendre accessible ce style unique.
Dans un monde marqué par les crises, ce Nobel invite à se demander si la littérature peut encore nous ancrer face au chaos.
