Ce jeudi 9 octobre 2025, jour anniversaire de la loi abolissant la peine de mort en France, Robert Badinter a fait son entrée au Panthéon lors d'une cérémonie présidée par Emmanuel Macron. L'événement, sobre et émouvant, a réuni des figures politiques et artistiques pour honorer cet avocat et ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand, décédé en février 2024 à l'âge de 95 ans.
La procession a commencé vers 18h30 devant le monument parisien, avec un discours du président d'environ 15 minutes, soulignant l'engagement de Badinter pour les droits humains. Guillaume Gallienne a lu un texte de Victor Hugo, et Julien Clerc a interprété "L'assassin assassiné", une chanson inspirée par le combat de Badinter. Pas de cendres dans le cenotaphe, mais cinq objets symboliques : une photo de famille, un livre sur l'abolition, et des documents liés à ses plaidoiries célèbres, comme celles pour Roger Bontems ou Christian Ranucci.
Élisabeth Badinter, sa veuve philosophe, et leurs fils Simon et Benjamin étaient présents, aux côtés d'Anne Sinclair et d'autres proches. La famille a rappelé le parcours juif de Badinter, marqué par la Shoah – son père déporté en 1942. Pourtant, ce jour-là, la tombe de Badinter à Bagneux a été profanée, un geste condamné par Macron comme une atteinte à sa mémoire.
Badinter, artisan de l'abolition votée le 9 octobre 1981 – 44 ans pile après Hamida Djandoubi, dernier guillotiné –, reste une icône controversée. Près de 49 % des Français pourraient encore soutenir un retour de la peine capitale, selon un sondage récent. Et si cet hommage ravivait le débat sur la justice humaine ?