Dans le tourbillon de la crise politique française, Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste et député européen, n'y va pas par quatre chemins. À peine Sébastien Lecornu a-t-il formé son gouvernement, le 5 octobre dernier, que Jouvet annonce la couleur : sans virage clair dans la politique menée, une motion de censure sera déposée dès la semaine prochaine. Cette déclaration, faite sur les plateaux télé, reflète la tension palpable à l'Assemblée nationale, où les socialistes, alliés au Nouveau Front populaire, refusent de cautionner un exécutif perçu comme une simple continuité du précédent.
Le contexte ? La démission acceptée de Lecornu par Macron ce lundi matin, après des semaines d'instabilité budgétaire et de désaccords sur le budget 2026. Jouvet pointe du doigt un gouvernement qui, selon lui, ignore les urgences sociales et climatiques. Du côté d'Ensemble pour la République, le groupe parlementaire conservateur, on observe une certaine réserve, mais les fissures au sein de la majorité relative pourraient bien précipiter les choses. Avec 577 circonscriptions en vue pour d'éventuelles élections anticipées, le PS prépare déjà un "plan de dissolution" pour contrer ce qu'il appelle une manœuvre macroniste.
Les socialistes, qui ont déjà censuré Barnier en décembre 2024, ne semblent pas prêts à lâcher du lest. Cette escalade interroge : va-t-on vers une nouvelle paralysie institutionnelle, ou un compromis de dernière minute ?
