Le gouvernement Lecornu, dévoilé ce dimanche 5 octobre par le Premier ministre Sébastien Lecornu, apporte quelques surprises dans le pôle des affaires sociales. Moins d'un mois après sa nomination à Matignon, Lecornu opte pour la continuité en reconduisant Catherine Vautrin à un poste encore plus large. Elle hérite désormais d'un superministère englobant le Travail, la Santé, les Solidarités, les Familles, l'Autonomie et le Handicap. C'est un élargissement notable, qui vise sans doute à centraliser les dossiers brûlants comme le grand âge ou l'accès aux soins.
Points forts de cette nomination : Vautrin, déjà en poste sous Attal et Bayrou, cumule une expérience solide en santé et social. Son périmètre étendu pourrait fluidifier les politiques, mais on se demande si ça ne dilue pas un peu les responsabilités. Près de 18 ministres ont été annoncés dans cette première salve, avec des figures comme Roland Lescure à Bercy ou Bruno Le Maire aux Armées. Lecornu a démissionné le lendemain, lundi matin, ce qui ajoute une couche d'instabilité au tout.
Du côté de Yannick Neuder, c'est le silence radio. Le cardiologue et ex-ministre délégué à la Santé, qui avait côtoyé Vautrin dans les précédents exécutifs, n'apparaît plus nulle part. Finies les tensions rapportées en janvier sur la répartition des bureaux à l'avenue Duquesne, ou les bilans sur les soins palliatifs lancés en 2024. Neuder, rapporteur du PLFSS 2025 à l'Assemblée, semble relégué à la touche pour l'instant. Cette reconfiguration soulève des questions sur l'équilibre des pouvoirs au sein du pôle santé-social.
Dans un contexte de crise persistante à l'hôpital – rappelez-vous les plaintes classées sans suite en juin sur les suicides de soignants –, ce duo élargi pourrait-il vraiment relancer les investissements ? L'avenir dira si cette continuité est une force ou un frein.
