Le gouvernement Lecornu vient de se renforcer avec la nomination de Mathieu Lefèvre comme ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. À 38 ans, ce député Renaissance du Val-de-Marne, réélu en 2024, apporte son expertise en finances publiques. Proche de Gérald Darmanin, il a passé des années à Bercy et à l'Intérieur, avant de siéger à la commission des Finances de l'Assemblée. Une promotion qui tombe à pic dans un contexte parlementaire fragile, où la majorité doit négocier pied à pied.
Lefèvre, qui a co-rapporté une enquête sur le dérapage du déficit public, connaît les rouages du budget comme sa poche. Il remplace Patrick Mignola et aura pour mission de trouver des terrains d'entente, surtout à gauche, pour faire passer les textes. Son tropisme régalien et libéral pourrait compliquer les discussions, mais il appelle déjà PS et LR à "sortir des postures" pour le budget 2026. De son côté, Éric Lombard, à la tête des Comptes publics, jongle avec l'impossible : 50 milliards d'euros d'économies à dénicher pour 2025, sans braquer alliés ni opposition.
Ce duo Lefèvre-Lombard, tous deux macronistes chevronnés, incarne la stratégie du gouvernement : mixer technique et politique pour stabiliser les comptes. Reste à voir si cette alliance tiendra face aux tensions budgétaires qui s'annoncent.
Dans un pays où le déficit frôle les 6% du PIB, ces nominations invitent à se demander si la rigueur l'emportera sur les compromis nécessaires.
