Robert Badinter au Panthéon : l'héritage immortel de l'abolition de la peine de mort

Robert Badinter au Panthéon : l'héritage immortel de l'abolition de la peine de mort

Le 9 octobre 2025, jour symbolique marquant les 44 ans de la loi abolissant la peine de mort en France, Robert Badinter entrera au Panthéon. Cette panthéonisation, annoncée par l'Élysée, honore l'ancien Garde des Sceaux qui, en 1981, a porté ce combat décisif devant l'Assemblée nationale. Badinter, décédé en février 2024 à 95 ans, laisse une empreinte indélébile sur le droit français, transformant un tabou en victoire humaniste.

En effet, la cérémonie promet d'être émouvante. Une procession nocturne remontera la rue Soufflot, rythmée par des lectures de plaidoiries de Badinter lui-même, ainsi qu'un extrait des Choses vues de Victor Hugo interprété par Guillaume Gallienne. Julien Clerc chantera une œuvre dédiée à cette cause, tandis que le cercueil sera inhumé dans le caveau des révolutionnaires de 1789. Emmanuel Macron présidera l'hommage national, soulignant comment Badinter, marqué par la déportation de son père sous l'Occupation, a veillé à ce que la guillotine ne hante plus les prisons françaises. De plus, une veillée funèbre ouverte au public se tiendra la veille au Conseil constitutionnel, institution que Badinter a présidée de 1986 à 1995.

Toutefois, au-delà des fastes, cette entrée au Panthéon rappelle un engagement tenace contre une pratique jugée barbare. En 1981, le vote fut serré : 363 pour, 117 contre à l'Assemblée, puis 160 contre 126 au Sénat. Badinter, avocat passionné, avait défendu des condamnés comme Patrick Henry, multipliant les plaidoyers pour sensibiliser l'opinion. Son abolition n'était pas un caprice politique, mais une rupture morale profonde. Aujourd'hui, alors que des pays comme les États-Unis ou l'Arabie saoudite maintiennent encore cette peine, l'héritage de Badinter interroge notre époque.

En fin de compte, cette panthéonisation pose la question : dans un monde où la justice oscille entre vengeance et pardon, quel rôle pour les figures comme Badinter ?

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