Le gouvernement de Sébastien Lecornu a été dévoilé ce dimanche 5 octobre, et parmi les nominations qui font les gros titres, on note celle de Roland Lescure au ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique. Il succède à Eric Lombard, qui avait pris ses fonctions en décembre 2024. Cette passation de pouvoir survient dans un contexte politique tendu, avec un exécutif cherchant à stabiliser ses équipes face à un Parlement divisé.
En effet, Lescure, député macroniste des Français de l'Amérique du Nord, n'est pas un inconnu à Bercy. Il avait déjà occupé le poste de ministre délégué à l'Industrie sous Élisabeth Borne et Gabriel Attal, jusqu'en 2024. Né en 1975, cet ingénieur de formation, passé par des postes chez Schneider Electric et comme vice-président de l'Assemblée nationale, incarne une continuité au sein de la macronie. De plus, sa nomination semble dictée par le besoin d'un profil capable de nouer des alliances transversales, lui qui a toujours prôné le dépassement des clivages partisans.
Toutefois, la mission qui l'attend est loin d'être simple. Lescure devra piloter l'adoption du budget 2026, un exercice périlleux alors que l'extrême droite et une partie de la gauche ont déjà annoncé leur opposition farouche. En effet, avec un déficit public qui pèse lourd – estimé à plus de 6% du PIB cette année – et des tensions européennes sur la dette française, Bercy est sous pression. De plus, la reconduction d'Amélie de Montchalin aux Comptes publics, promue ministre de plein exercice, renforce cette équipe resserrée, mais soulève des questions sur la capacité réelle de réforme.
Eric Lombard, quant à lui, quitte le gouvernement après moins d'un an, laissant derrière lui un bilan mitigé marqué par des réformes bancaires et des efforts sur la souveraineté économique. Sa nomination avait été vue comme un pari sur un profil du privé, mais les turbulences politiques ont eu raison de cette expérience.
Ce remaniement, dans la continuité du précédent exécutif, interroge sur la marge de manœuvre du nouveau gouvernement. Reste à voir si Lescure saura transformer ces défis en opportunités pour une économie française en quête de relance.