Éric Woerth fait un retour tonitruant au gouvernement après sa relaxe

Éric Woerth fait un retour tonitruant au gouvernement après sa relaxe

À peine dix jours après avoir été relaxé dans l'affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, Éric Woerth retrouve une place au cœur du pouvoir. Nommé ce dimanche 5 octobre ministre de l'Aménagement du territoire, de la Décentralisation et du Logement dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, l'ancien proche de l'ex-président semble rebondir avec une vigueur inattendue. En effet, cette nomination surprend peu ceux qui suivent sa carrière, marquée par des hauts et des bas, mais elle n'en reste pas moins un choix audacieux pour l'exécutif.

Âgé de 69 ans, Éric Woerth, député de l'Oise sous l'étiquette Renaissance, a vu sa trajectoire politique jalonné de postes ministériels sous Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy. De plus, il a été ministre du Budget de 2007 à 2010, puis du Travail jusqu'en 2011, avant de se recentrer sur son mandat parlementaire. La relaxe prononcée le 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris met un point final à des années de soupçons qui l'avaient éclaboussé, lui le coordinateur de la campagne présidentielle de 2007. "Je suis soulagé, ça met fin à des années de mises en causes", avait-il déclaré à l'époque, sans pour autant s'attarder sur les détails.

Cette entrée au gouvernement arrive à un moment clé pour la décentralisation, un dossier cher à Woerth. En effet, l'an dernier, il avait remis un rapport au président Macron proposant des pistes pour clarifier l'action publique territoriale et relancer les transferts de compétences aux collectivités. Partisan affiché de plus de liberté locale, il pourrait bien pousser pour un "grand acte de décentralisation", comme l'a promis Lecornu. Toutefois, son passé controversé, avec d'autres affaires comme celle de l'hippodrome de Compiègne, plane encore un peu, rappelant que le retour sur la scène nationale n'efface pas tout.

De plus, cette nomination s'inscrit dans un remaniement marqué par des figures expérimentées, succédant à François Rebsamen qui avait préféré partir. Woerth, avec son expérience en finances publiques, semble taillé pour gérer les enjeux du logement et de l'aménagement, secteurs en pleine tension avec la crise immobilière. Mais au-delà des annonces, c'est l'équilibre entre ambitions locales et contraintes budgétaires qui sera à l'épreuve.

Reste à observer si cette nouvelle mission permettra à Éric Woerth de consolider son influence ou si elle ravivera d'anciens débats sur la transparence en politique.

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