Gouvernement Lecornu : reconductions massives et tensions chez les Républicains

Gouvernement Lecornu : reconductions massives et tensions chez les Républicains

Vingt-six jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a enfin dévoilé, ce dimanche 5 octobre 2025, une première liste de 18 ministres pour son gouvernement. Une annonce attendue, qui survient dans un contexte politique tendu, après la chute de François Bayrou et les promesses de rupture avec l'ancien exécutif. Pourtant, la composition révèle surtout une continuité surprenante, avec de nombreux visages familiers reconduits à leurs postes.

En effet, Bruno Le Maire fait un retour inattendu aux Armées, un portefeuille stratégique qu'il avait quitté il y a peu. De plus, Roland Lescure prend les rênes de Bercy, à l'Économie, Finances et Souveraineté industrielle, marquant ainsi une promotion pour cet ancien proche de Macron. Bruno Retailleau, lui, reste à l'Intérieur, malgré ses critiques acerbes. Gérald Darmanin conserve la Justice, et plusieurs autres poids lourds comme Marc Fesneau ou Agnès Pannier-Runacher sont renommés. Au total, une douzaine de ministres démissionnaires du précédent gouvernement reprennent du service, ce qui laisse perplexe plus d'un observateur.

Toutefois, cette équipe n'est pas sans surprise. Quatre membres des Républicains intègrent le gouvernement, dont Retailleau bien sûr, mais aussi des figures comme Annie Genevard ou potentiellement d'autres alliés. Catherine Vautrin pourrait figurer parmi les nominations à venir, aux côtés de profils comme Elisabeth Borne ou Manuel Valls, bien que rien ne soit encore officiel pour la seconde vague. Le gouvernement Lecornu vise un exécutif resserré, autour d'une vingtaine de membres au final, pour affronter les défis budgétaires de 2026.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Bruno Retailleau, fraîchement reconduit, a dénoncé une composition qui "ne reflète pas la rupture promise", convoquant d'urgence une réunion du comité stratégique des LR lundi matin. Chez les Républicains, c'est la pagaille : divisions internes et menaces de censure planent sur ce gouvernement minoritaire. De plus, à gauche, Olivier Faure avertit déjà d'une possible motion de défiance si la donne ne change pas.

En somme, ce gouvernement Lecornu, censé incarner un nouveau départ, ressemble davantage à un rapiéçage. Reste à voir si cette coalition fragile tiendra face aux tempêtes à venir, et si les Français y verront une vraie perspective d'avenir.

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