Les Championnats d'Europe de cyclisme sur route 2025, qui se sont achevés ce dimanche 5 octobre en Drôme et Ardèche, ont offert un spectacle intense sur des routes vallonnées et impitoyables. Organisés pour la troisième fois en France après Plumelec en 2016 et Plouay en 2020, ces cinq jours de compétition ont réuni près de 850 coureurs de 40 nations, des juniors aux élites. Le parcours, conçu par les organisateurs des Boucles Drôme-Ardèche, a mis à l'épreuve les organismes avec un dénivelé cumulé record, particulièrement pour la course en ligne élite hommes qui totalisait 202,5 kilomètres et plus de 3300 mètres de montée.
En effet, le Val d'Enfer, cette ascension ardéchoise de 1,7 kilomètre à 9,9 % de pente moyenne, s'est imposé comme le juge de paix. Situé dans le département de l'Ardèche, ce mur infernal a été gravi à plusieurs reprises lors des boucles finales, forçant les favoris à se révéler ou à craquer. De plus, la côte de Saint-Romain-de-Lerps, longue de 6,8 kilomètres à 7,3 %, ajoutait à la difficulté, créant des écarts décisifs. Les contre-la-montre, eux, se déroulaient de l'autre côté du Rhône, à Étoile-sur-Rhône dans la Drôme, sur un tracé vallonné partant de Loriol-sur-Drôme et incluant une montée raide vers Allex.
Toutefois, c'est sur la rive ardéchoise que l'événement a culminé. La course élite femmes, samedi, a vu la Néerlandaise Demi Vollering s'imposer en solitaire après 37 kilomètres d'effort, décrochant son premier maillot étoilé. Chez les hommes, ce dimanche, Tadej Pogacar a dominé outrageusement, remportant le titre une semaine après son sacre mondial à Kigali, devant Remco Evenepoel et un surprenant Paul Seixas, troisième à seulement 19 ans. Ces résultats soulignent comment le parcours, avec son accent sur les ascensions courtes mais explosives comme le Val d'Enfer, favorise les puncheurs grimpeurs plutôt que les rouleurs purs.
Les routes de Guilherand-Granges, point d'arrivée des courses en ligne, ont vibré sous les applaudissements, mais aussi sous les contraintes des fermetures temporaires qui ont perturbé le trafic local. En fin de compte, ce championnat ardéchois-dromois laisse une empreinte durable, rappelant que le cyclisme européen reste un terrain de bataille féroce. Et si de tels parcours deviennent la norme, qu'adviendra-t-il des tactiques collectives dans les grands tours ?