Jean-Noël Barrot vient d'être reconduit à la tête du ministère des Affaires étrangères, une décision qui souligne la volonté de Paris de maintenir une ligne stable au milieu des turbulences mondiales. Annoncé ce dimanche 5 octobre 2025, ce choix par le président Macron arrive à un moment où les crises se multiplient, de l'Ukraine à Gaza. Barrot, déjà en poste depuis septembre 2024, avait su naviguer les eaux troubles de la diplomatie européenne, mais sa reconduction soulève des questions sur l'efficacité réelle de cette continuité.
En effet, l'économiste de formation, âgé de 42 ans, avait été propulsé ministre délégué aux Affaires européennes en février 2024 sous Gabriel Attal, avant de grimper les échelons. Son parcours au MoDem, où il fut secrétaire général jusqu'en 2022, et son élection comme député des Yvelines en 2017 l'ont positionné comme un proche de François Bayrou. Pourtant, certains observateurs notent que Barrot manque encore d'expérience sur le terrain des négociations complexes, comme celles avec le Mercosur ou les tensions au Proche-Orient. De plus, sa gestion du numérique en 2022-2023 avait déjà révélé des failles, avec des retards dans la transition digitale qui persistent.
Toutefois, Barrot n'est pas seul dans le viseur des critiques. Le milieu journalistique, incarné par des figures comme Charles Enderlin, ancien correspondant de France 2 à Jérusalem, scrute de près les prises de position françaises sur le conflit israélo-palestinien. Enderlin, connu pour ses reportages incisifs sur la région depuis les années 90, avait lancé en 2008 une pétition défendant l'intégrité journalistique face à des accusations de manipulation médiatique – un écho qui résonne aujourd'hui avec les débats sur la couverture des événements actuels. En effet, alors que Barrot doit piloter la politique étrangère, les voix comme celle d'Enderlin rappellent l'importance d'une information vérifiée dans un monde polarisé.
De plus, cette reconduction intervient après les législatives de 2024, où Barrot a été réélu et brièvement présidé la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée. Avec un budget diplomatique sous tension et des alliances européennes fragilisées, on peut se demander si cette stabilité masquera-t-elle les réformes nécessaires. Pour l'heure, le Quai d'Orsay mise sur l'expérience de Barrot pour apaiser les partenaires. Reste à voir si cette confiance portera ses fruits dans les mois à venir.
Au final, cette nomination invite à réfléchir sur le équilibre entre continuité et audace en diplomatie française.