Ed Gein, le monstre qui inspira Psycho, au cœur de la nouvelle série Monster

Ed Gein, le monstre qui inspira Psycho, au cœur de la nouvelle série Monster

La plateforme Netflix vient de lancer, le 3 octobre dernier, la troisième saison de sa série anthologique Monster, centrée cette fois sur l'un des tueurs les plus glaçants de l'histoire américaine : Ed Gein. Produite par Ryan Murphy, connu pour ses drames sombres comme American Horror Story, cette adaptation met en scène Charlie Hunnam dans le rôle du "Boucher de Plainfield", un personnage qui, en 1957, a choqué le monde par ses crimes macabres. Gein, un reclus du Wisconsin, n'avait que deux victimes confirmées, mais son atelier d'horreur – fait de peaux humaines et de reliques funéraires – a marqué les esprits.

En effet, ce qui rend cette série particulièrement intrigante, c'est son exploration de l'enfance tourmentée de Gein, marquée par une mère dominatrice et fanatiquement religieuse, Augusta. De plus, Murphy ne se contente pas de biographie ; il tisse des liens avec la pop culture. Norman Bates, le célèbre protagoniste de Psycho d'Alfred Hitchcock, sorti en 1960, s'inspire directement de lui. Ce film culte, avec Anthony Perkins en Bates, un gérant de motel schizophrène vêtu des habits de sa mère défunte, reflète l'obsession oedipienne de Gein. Hitchcock, fasciné par les faits divers, a transformé cette histoire vraie en thriller psychologique révolutionnaire, influençant des générations de cinéastes.

Toutefois, l'héritage de Gein va plus loin. La série Bates Motel, diffusée de 2013 à 2017, avec Freddie Highmore en jeune Norman, creuse encore ce terreau fertile, préquelle au film d'Hitchcock. Ryan Murphy, dans Monster, va jusqu'à inclure des interludes sur Hitchcock lui-même, joué par Tom Hollander, pour montrer comment Gein a redéfini le "monstre" au cinéma – de Leatherface dans Texas Chain Saw Massacre à Buffalo Bill dans Le Silence des agneaux. C'est une plongée dans l'ombre de l'Amérique rurale des années 1950, où isolation et psychose se mêlent.

Malgré les critiques sur le sensationnalisme de Murphy, qui privilégie souvent le frisson au subtil, cette série relance le débat sur la fascination pour les vrais criminels. Et si, au final, ces récits nous en disent plus sur nos propres ténèbres que sur les leurs ?

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