La plateforme Netflix vient de lancer la troisième saison de sa série anthologique Monster, intitulée The Ed Gein Story, signée Ryan Murphy. Diffusée à partir du 3 octobre 2025, cette production met en scène la vie glaçante d'Ed Gein, ce tueur en série des années 1950 qui a marqué l'histoire criminelle américaine. Charlie Hunnam incarne le personnage principal, ce fermier reclus du Wisconsin obsédé par sa mère et capable des pires atrocités, comme le vol de tombes et la fabrication d'objets à partir de restes humains.
En effet, ce qui rend cette série particulièrement intrigante, c'est son lien direct avec l'univers d'Alfred Hitchcock. Gein a servi de muse à de nombreux réalisateurs, mais surtout à Psycho, le chef-d'œuvre de 1960 où Norman Bates, joué par Anthony Perkins, évoque cette relation toxique mère-fils. De plus, la série explore comment les crimes de Gein ont influencé non seulement Hitchcock, mais aussi des films comme The Texas Chain Saw Massacre ou encore la série Bates Motel, ce préquel moderne de Psycho qui creuse la psyché dérangée de Bates. Ryan Murphy, connu pour ses séries choc comme Dahmer, ne fait pas dans la dentelle ici : il dépeint les horreurs de Gein avec un réalisme cru, en se focalisant sur l'isolement rural et la folie naissante.
Toutefois, cette approche n'est pas sans controverse. Les critiques soulignent déjà que Murphy privilégie les sensations fortes au détriment d'une analyse plus nuancée, transformant un drame réel en spectacle voyeuriste. Par exemple, la série met en lumière comment Gein est devenu le premier "serial killer celebrity", préfigurant l'obsession médiatique pour le true crime. En effet, avec des invités comme Tom Hollander en Hitchcock, l'œuvre tisse un pont entre faits historiques et fiction hollywoodienne, rappelant que Gein a été arrêté en 1957 après le meurtre d'une quincaillière, menant à la découverte de son antre d'horreurs.
De plus, on y voit comment ces événements ont pavé la voie à une industrie du frisson qui perdure aujourd'hui. Mais au final, cette plongée dans les ténèbres de l'esprit humain pose une question lancinante : jusqu'où peut-on glorifier l'horreur sans en devenir complice ?