La plateforme de streaming Netflix frappe fort avec la troisième saison de sa série anthologique Monster, centrée cette fois sur Ed Gein, ce tueur en série des années 1950 dont les crimes macabres ont irrigué l'imaginaire hollywoodien. Sortie le 3 octobre, Monster: The Ed Gein Story met en scène Charlie Hunnam dans le rôle titre, un choix audacieux pour incarner cet homme banal devenu monstre, sous la houlette des créateurs Ryan Murphy et Ian Brennan.
Ed Gein, cet habitant isolé de Plainfield, dans le Wisconsin, n'a pas tué des dizaines de victimes comme certains serial killers fictifs. En fait, il n'a été condamné que pour un meurtre, celui de Bernice Worden en 1957, mais les découvertes dans sa ferme – des masques humains, des meubles en peau – ont choqué l'Amérique entière. De plus, les restes de neuf femmes ont été exhumés de son jardin, un détail qui a suffi à le propulser dans la légende noire.
En effet, c'est cette histoire glaçante qui a inspiré Alfred Hitchcock pour son film culte Psycho en 1960. Norman Bates, ce gérant d'hôtel tourmenté par sa mère possessive, n'est pas sans évoquer Gein, obsédé par la sienne, Augusta, une figure dépeinte comme dominatrice et fanatique dans la série. Laurie Metcalf incarne cette matriarche, et même Hitchcock lui-même apparaît en personnage, interprété par un acteur encore non révélé. Toutefois, la connexion va plus loin : le roman de Robert Bloch, base de Psycho, tire directement de l'affaire Gein, et on retrouve des échos dans Bates Motel, la série préquelle qui explore les origines de Norman.
La série ne s'arrête pas là ; elle tisse les liens avec d'autres classiques de l'horreur, comme Le Massacre à la tronçonneuse où Leatherface recycle les restes humains à la manière de Gein. Sous pression, Netflix capitalise sur ce revival, avec une bande-annonce qui met l'accent sur l'aspect psychologique plutôt que gore pur. De plus, l'arrivée de Tom Hollander en shérif local ajoute une couche de tension réaliste.
Mais au-delà du sensationnalisme, cette production interroge l'obsession culturelle pour les vrais monstres. Gein, mort en 1984 dans un asile, reste une ombre planant sur nos écrans – une ombre qui, en 2025, semble plus vivante que jamais.