Le monde du journalisme est en deuil ce vendredi 3 octobre. Antoni Lallican, un photojournaliste français de 37 ans, a été tué dans l'est de l'Ukraine, dans la région du Donbass, par une frappe de drone. En effet, l'attaque s'est produite vers 9h20 heure locale, près de Kostiantynivka, une zone industrielle de l'oblast de Donetsk. Lallican accompagnait l'armée ukrainienne sur le front, comme il l'avait fait à de nombreuses reprises depuis le début de l'invasion russe en 2022.
De plus, un journaliste ukrainien, Heorgiy Ivanchenko, a été blessé lors de la même opération. Les deux hommes portaient des gilets pare-balles marqués "Presse" et des équipements de protection, ce qui rend l'incident d'autant plus choquant. C'est la première fois qu'un reporter est tué par un drone en Ukraine, selon les organisations professionnelles. Les circonstances précises restent floues, une enquête est en cours, mais tout pointe vers une attaque russe, comme l'a affirmé Emmanuel Macron sur X.
Le président français a réagi rapidement, exprimant sa "profonde tristesse" et qualifiant Lallican de victime d'une "attaque de drones russes". Il a adressé ses condoléances à la famille et aux confrères, soulignant le péril quotidien des journalistes sur le terrain. En effet, Lallican, basé à Paris et membre du studio Hans Lucas depuis 2019, avait couvert le conflit ukrainien de Kiev à Bakhmout, mais aussi d'autres zones de tension comme le Liban ou la Syrie. Ses photos ont paru dans Le Monde, Le Figaro, Libération, et bien d'autres médias, témoignant d'une carrière dédiée aux reportages d'urgence.
Toutefois, ce drame s'inscrit dans un bilan plus lourd : dix-sept journalistes ont perdu la vie depuis l'invasion de février 2022, dont trois Français. La Fédération internationale des journalistes et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont dénoncé un possible crime de guerre, appelant à une protection accrue pour la presse. De plus, la FIJ rappelle que ces reporters risquent tout pour informer le monde sur les réalités de la guerre.
Face à ces pertes, on ne peut s'empêcher de se demander jusqu'où ira cette escalade, et comment la communauté internationale réagira pour sauvegarder la liberté d'informer.