La nouvelle série Indociles, disponible sur Netflix depuis le 25 septembre, fait déjà beaucoup parler d'elle. Créée et portée à l'écran par l'humoriste Mae Martin, cette mini-série en huit épisodes plonge dans les méandres d'un centre de redressement pour adolescents en difficulté, quelque part dans une petite ville canadienne sinistre. On y suit Alex, un jeune flic fraîchement arrivé, qui commence à déterrer les secrets enfouis de l'établissement Tall Pines Academy, dirigé par une Toni Collette aussi charismatique qu'inquiétante dans le rôle d'Evelyne Wade.
En effet, Mae Martin, connue pour sa comédie Feel Good il y a cinq ans, change de registre ici avec un thriller psychologique qui puise dans ses propres expériences. Originaire de Toronto, l'artiste non binaire – qui préfère les pronoms neutres – a grandi dans un environnement familial artistique, avec un père ancien enfant acteur. De plus, Martin a confié avoir été inspiré par des souvenirs d'enfance et des luttes personnelles contre la dépendance, transformant cela en une critique subtile de l'industrie des "troubles de l'adolescence". Les thérapies de groupe étranges, comme le fameux "Saut" qui ressemble à un rituel exorciste, ajoutent une couche de malaise palpable.
Toutefois, la série n'échappe pas à quelques maladresses. Le rythme, parfois trop lent dans les premiers épisodes, accélère brutalement vers un final ambigu qui laisse plus de questions que de réponses. Toni Collette, en gourou manipulatrice, vole la vedette, mais les ados du casting peinent parfois à convaincre dans leurs rôles stéréotypés. De plus, l'esthétique, avec ses paysages bucoliques et froids, évoque un Twin Peaks version teen drama, ce qui peut sembler artificiel par moments. Pourtant, Indociles a vite grimpé dans les classements Netflix, atteignant la deuxième place en France dès sa première semaine.
Critiques mitigées ou pas, cette production canadienne – tournée en partie dans les environs de Toronto – interroge les dérives des institutions censées "réparer" la jeunesse. Et si, au fond, c'était nous tous qui avions besoin d'un tel miroir ?