Dans un contexte budgétaire tendu, le Premier ministre Sébastien Lecornu a surpris ce vendredi en proposant aux socialistes une nouvelle taxe sur le patrimoine financier. Cette mesure, destinée à cibler les grandes fortunes sans alourdir l'économie, vise à remplacer la fameuse taxe Zucman, que Lecornu qualifie de "dangereuse" pour l'emploi et la croissance. En effet, lors d'un entretien matinal à Matignon, il a évoqué une imposition sur les holdings, tout en épargnant le patrimoine professionnel. Une façon, selon son entourage, de corriger certaines "optimisations fiscales indéfendables" des ultra-riches.
De plus, cette proposition s'inscrit dans les négociations pour le projet de loi de finances 2026. Lecornu, qui refuse d'utiliser l'article 49.3 pour l'instant, cherche visiblement à éviter une censure de l'Assemblée. Il a aussi ouvert la porte à des mesures sur le pouvoir d'achat, invitant les socialistes à soumettre leurs idées. Toutefois, la réaction du Parti socialiste n'a pas tardé : Olivier Faure, son premier secrétaire, a jugé l'approche "très insuffisante", voire "alarmante", regrettant un manque de rupture réelle avec les politiques antérieures.
En effet, cette taxe sur le patrimoine financier pourrait rapporter plusieurs milliards d'euros, selon des estimations préliminaires, en taxant les actifs liquides et placements des plus fortunés au-delà d'un certain seuil – probablement autour de 2,5 millions d'euros, comme pour l'IFI existant. Mais elle évite les biens immobiliers ou professionnels, ce qui limite son impact sur les entrepreneurs. Les économistes s'interrogent déjà : est-ce un compromis équilibré ou une concession minimale pour apaiser la gauche ?
De plus, cette initiative rappelle les débats passés sur l'ISF, supprimé en 2018, et relance la question de la justice fiscale en France. Toute cette affaire montre bien les tiraillements au sein de la majorité relative. Reste à voir si cette taxe saura convaincre ou si elle ne fera qu'alimenter les divisions, invitant à une réflexion plus large sur l'équité patrimoniale dans un pays où les inégalités persistent.