La vérité sur Folcoche : Hervé Bazin accusé d'avoir inventé sa mère tyranne

La vérité sur Folcoche : Hervé Bazin accusé d'avoir inventé sa mère tyranne

En cette fin d'année 2025, un livre-enquête secoue le monde littéraire français. Émilie Lanez, journaliste chevronnée, publie "Folcoche. Le secret de 'Vipère au poing'", un ouvrage qui démonte pièce par pièce le mythe autobiographique du roman culte d'Hervé Bazin. Paru en 1948, "Vipère au poing" avait propulsé l'auteur au rang de star, avec ses cinq millions d'exemplaires vendus et ses adaptations télévisées inoubliables, Folcoche incarnée par une Alice Sapritch impitoyable.

De plus, ce récit dépeignait une enfance martyre sous la férule d'une mère odieuse, Paule Guilloteaux, transformée en monstre familial. Mais Lanez affirme le contraire. Après des années de recherches dans les archives familiales et policières, elle révèle que Bazin, mort en 1996, a fabriqué cette légende pour se venger. En effet, sa mère n'était pas cette "vipère" avare et cruelle ; au contraire, elle gérait une fortune modeste avec rigueur, loin des soupes de pain moisi et des brimades décrites. Bazin lui-même, décrit comme un "psychopathe constitutionnel", aurait multiplié les mensonges pour masquer ses propres errements : fugues, dettes, et une vie chaotique.

Toutefois, l'enquête ne s'arrête pas là. Lanez met au jour des impostures plus profondes, comme l'absence de preuves pour les sévices allégués. Le roman, premier volet d'une trilogie, avait valu à Bazin la présidence de l'Académie Goncourt pendant vingt-trois ans. Aujourd'hui, cette révélation jette une ombre sur son œuvre. Des critiques s'interrogent : était-ce un talent pour la fiction masqué en autobiographie, ou une calomnie calculée ? De plus, des descendants de la famille Bazin ont réagi, certains saluant la "réhabilitation" de Paule, photographiée en 1908 comme une jeune femme ordinaire.

En fin de compte, ce scandale ravive le débat sur la frontière entre littérature et vie réelle. Bazin avait-il le droit de réécrire l'histoire à sa sauce ? Une question qui hante encore les lecteurs de ce classique scolaire.

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