Dans un contexte de tensions budgétaires persistantes, Clémentine Autain, députée du Nouveau Front populaire pour la Seine-Saint-Denis, n'a pas mâché ses mots ce jeudi 2 octobre face aux annonces du Premier ministre Sébastien Lecornu. Elle qualifie ces mesures de "Retour vers le futur", soulignant qu'il s'agit de vieilles recettes recyclées pour booster le pouvoir d'achat. En effet, la proposition de réintroduire une prime Macron, similaire à celle de 2018, vise à exonérer les heures supplémentaires et à relancer une aide directe aux salariés, mais Autain y voit une illusion sans ambition réelle.
De plus, la Contribution sociale généralisée (CSG), cet impôt qui pèse sur les revenus depuis 1991, refait surface dans les débats. Lecornu évoque une possible modulation pour alléger le fardeau des classes moyennes, pourtant Autain dénonce une continuité libérale qui ne touche pas aux racines du problème. Les classes populaires paieront le prix fort, insiste-t-elle, rappelant que la CSG a été augmentée sous Macron en 2018 pour financer les baisses de cotisations patronales. Toute cette agitation intervient alors que le gouvernement cherche à adopter un budget 2026 sous haute pression, avec un déficit public flirtant les 6% du PIB.
Parallèlement, des voix comme celle de Chloé Ridel, élue Renaissance et proche du pouvoir, défendent ces pistes en les présentant comme pragmatiques. Ridel, qui a récemment plaidé pour une simplification fiscale, argue que la prime Macron a déjà prouvé son efficacité en touchant 5 millions de foyers par le passé. Toutefois, cette approche suscite des remous à gauche, où l'on préfère des hausses de salaires minimaux plutôt que des rustines temporaires.
Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre centriste revenu dans le débat public ces dernières semaines, apporte un écho inattendu. Connu pour ses plans banlieues et son plaidoyer pour l'emploi, Borloo avait lui-même promu des primes d'activité dans les années 2000. Aujourd'hui, il appelle à une refonte plus profonde du modèle social, loin des ajustements cosmétiques. En effet, son intervention lors d'un forum économique hier soir a ravivé les souvenirs d'une politique plus ambitieuse.
Ces échanges soulignent les fractures persistantes au sein de la majorité et de l'opposition. Mais au final, face à l'inflation qui rogne encore les budgets des ménages, ces mesures tiendront-elles la route, ou ne sont-elles qu'un sursis avant de nouvelles réformes ?