Clémentine Autain fustige le retour de la "prime Macron" face à la crise budgétaire

Clémentine Autain fustige le retour de la "prime Macron" face à la crise budgétaire

Dans un contexte de tensions budgétaires persistantes, Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et figure de la gauche contestataire, n'a pas mâché ses mots jeudi dernier contre les propositions du gouvernement. Interrogée sur les pistes avancées par Sébastien Lecornu pour le projet de loi de finances 2026, elle a qualifié ces mesures de "retour vers le futur", des recettes usées jusqu'à la corde. En effet, le ministre des Armées évoque un possible retour de la prime Macron, cette aide aux entreprises pour l'embauche de jeunes, déjà en vigueur mais promise à une relance. Autain y voit une illusion, un pansement sur une plaie béante sans toucher aux vraies inégalités.

Toutefois, le débat s'élargit rapidement à la CSG, cette contribution sociale généralisée qui pèse lourd sur les ménages modestes depuis les réformes macroniennes de 2018. La députée insoumise rappelle comment Emmanuel Macron avait promis une baisse pour les 80 % les plus modestes, mais les hausses successives ont fini par rogner le pouvoir d'achat. De plus, elle pointe du doigt l'absence de rupture avec les politiques passées, évoquant même Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre qui avait tenté en vain de réformer l'énergie et la fiscalité sociale il y a une décennie. Borloo, revenu dans l'actualité pour ses idées sur la transition écologique, incarne pour certains ce mirage d'une droite sociale que Macron n'a jamais vraiment incarné.

En parallèle, Chloé Ridel, élue locale et militante écologiste de Seine-Saint-Denis, apporte son écho à ces critiques. Moins médiatisée qu'Autain, elle intervient dans les débats locaux sur les impacts de la CSG sur les classes populaires, insistant sur la nécessité d'une fiscalité verte et juste. Les deux femmes, issues du même territoire marqué par la précarité, convergent vers une remise en cause profonde du modèle macronien. En effet, alors que le gouvernement Lecornu peine à trouver un équilibre, ces voix de l'opposition soulignent les failles structurelles.

Mais au-delà des invectives, ces échanges révèlent une fracture plus large dans le paysage politique français. Faut-il vraiment ressusciter d'anciennes primes pour relancer l'économie, ou est-ce l'occasion de repenser en profondeur le système fiscal ? La question reste ouverte, en attendant les arbitrages finaux.

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