Le nouveau film de Diane Kurys, Moi qui t'aimais, sort ce mercredi 1er octobre dans les salles françaises, et il promet déjà de faire revivre un des couples les plus emblématiques du cinéma. Incarnant Yves Montand, Roschdy Zem se glisse dans la peau du chanteur-acteur volage, tandis que Marina Foïs prête ses traits à Simone Signoret, la femme forte pourtant hantée par les infidélités de son compagnon. En effet, ce biopic se concentre sur les douze dernières années de leur union tumultueuse, de 1960 à 1972, une période marquée par la liaison torride de Montand avec Marilyn Monroe et d'autres aventures qui ont ébranlé Signoret sans jamais la briser complètement.
Diane Kurys, connue pour ses portraits intimes comme dans Diabolo menthe ou Sagan, opte ici pour un faux biopic émouvant, refusant le sensationnalisme pour explorer la complicité persistante du couple. Toutefois, les choix de casting n'ont pas manqué de susciter des débats : Zem et Foïs, tous deux excellents dans leurs rôles, ne cherchent pas la ressemblance physique flagrante, ce qui donne au film une saveur plus introspective que voyeuriste. De plus, la réalisatrice a tourné en partie à Paris et en Normandie, recréant avec finesse les décors des années 60 et 70, pour un budget modeste d'environ 5 millions d'euros qui mise sur l'émotion plutôt que sur les effets spéciaux.
Les premières critiques saluent la performance de Foïs, impeccable en Signoret dévastée mais résiliente, et Zem qui capture l'ambivalence de Montand, entre charisme et ego. En effet, le film évite les pièges du biopic hagiographique pour souligner les failles d'un amour indéfectible, où Signoret refuse le statut de victime. Pourtant, certains reprochent à Kurys une narration un peu pataude par moments, comme si le rythme s'essoufflait dans les scènes domestiques. Sorti en pleine rentrée cinématographique, ce long-métrage pourrait bien attirer un public nostalgique, rappelant que Montand et Signoret incarnaient une France glamour et engagée.
Reste à savoir si cette plongée dans leur intimité, si touchante soit-elle, parviendra à transcender les clichés du couple mythique pour interroger nos propres relations amoureuses.