L'Assemblée nationale a vécu une rentrée mouvementée ce 1er octobre, avec l'élection de ses vice-présidents qui a une fois de plus mis en lumière les tensions politiques au Palais Bourbon. En effet, Hélène Laporte et Sébastien Chenu, figures du Rassemblement national, ont décroché deux postes parmi les six vice-présidences, grâce à un accord inattendu avec le « socle commun » des macronistes et apparentés. Ce scrutin, tenu en l'absence d'un gouvernement stable, a vu également l'élection de Clémence Guetté et Nadège Abomangoli pour La France insoumise, ainsi que Marie-Agnès Poussier-Winsback et Christophe Blanchet pour le groupe Ensemble.
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée depuis 2022 et réélue de justesse en juillet dernier, a supervisé cette session ordinaire sans commentaire particulier sur ces nominations. Toutefois, la gauche n'a pas tardé à réagir vivement. Les Insoumis et socialistes ont dénoncé un pacte « extrêmement grave », accusant les centristes d'avoir ouvert la porte à l'extrême droite pour sécuriser leurs propres positions. En effet, cet arrangement, qualifié de « front anti-gauche » par certains observateurs, marque un retour du RN dans les instances dirigeantes de la chambre basse, après des mois d'exclusion.
De plus, cette élection intervient dans un contexte parlementaire fragile, où les 577 députés peinent à s'organiser sans majorité claire depuis les législatives de 2024. Hélène Laporte, réélue députée du Pas-de-Calais, et Sébastien Chenu, du Nord, incarnent ce regain d'influence pour leur groupe, fort de 143 élus. La procédure, qui a duré plusieurs heures avec des votes secrets à la tribune, a révélé des divisions persistantes : la gauche avait appelé à un « front républicain » pour bloquer le RN, mais sans succès. Toute cette affaire souligne, une fois de plus, la porosité des alliances à l'Assemblée.
En attendant la nomination des questeurs et secrétaires, ces vice-présidences pourraient bien influencer le déroulement des débats futurs. Reste à voir si cet équilibre précaire tiendra face aux prochaines crises politiques.