La tension montait depuis des jours en Méditerranée, et elle a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi. La flottille Global Sumud, composée d'une quarantaine de bateaux chargés d'aide humanitaire, a été arraisonnée par la marine israélienne au large de Gaza. Les organisateurs, qui visaient à briser symboliquement le blocus de l'enclave palestinienne, ont vu leurs efforts stoppés net, alors que les navires se trouvaient à moins de 200 kilomètres des côtes.
En effet, les premiers rapports font état d'une opération méthodique : les forces israéliennes ont abordé les embarcations un par un, à bord de zodiacs rapides. Rima Hassan, l'eurodéputée franco-palestinienne présente sur l'un des bateaux, a décrit au Monde des raids intenses, avec des drones survolant la flotte depuis la veille. "Ça va durer toute la nuit", estimait-elle, soulignant la détermination des militants malgré les intimidations. De plus, une attaque par drones, d'une violence inédite selon les participants, avait déjà visé la flottille plus tôt dans la semaine, forçant plusieurs pays européens à intervenir.
Toutefois, Israël assume l'interception sans ambages. Le ministère des Affaires étrangères a publié une vidéo montrant Greta Thunberg, l'activiste suédoise à bord, en train de récupérer ses affaires, entourée de militaires. "Greta et ses amis sont sains et saufs", a-t-on indiqué, promettant un transfert vers un port israélien. La France, par la voix de Jean-Noël Barrot, appelle à la protection des participants et au respect du droit consulaire. L'Espagne et l'Italie, qui avaient dépêché des navires pour escorter la flottille, exhortent maintenant à la prudence, craignant une escalade.
Ce n'est pas la première tentative : la Global Sumud est la 38e mission de ce type, et seule la toute première avait réussi à atteindre Gaza en 2010. Les militants transportaient du riz, des médicaments et des symboles de solidarité, mais Israël maintient son blocus, arguant de motifs sécuritaires. En effet, le contexte reste lourd, avec plus de 17 morts signalés à Gaza rien que depuis l'aube du 1er octobre, selon l'agence Wafa.
De plus, au milieu de ces manoeuvres navales, Donald Trump évoque un accord "assez proche" pour la paix, après un appel à Benyamin Nétanyahou. Mais sur mer, la réalité est plus brutale. Cette interception relance le débat sur l'aide humanitaire et les droits en zone de conflit : jusqu'où ira la solidarité face à la fermeté israélienne ?