Ce mardi juin, l’Assemblée nationale a auditionné cinq figures majeures des réseaux sociaux français : Alex Hitchens, Nasdas, AD Laurent, Manon Tanti et Julien Tanti. Ces influenceurs, suivis par des millions de jeunes, ont été désignés parmi les plus problématiques du réseau TikTok lors d’une grande consultation citoyenne ayant recueilli plus de 30 000 réponses, principalement de lycéens.
Des contenus sous haute surveillance.
Les députés cherchent à comprendre l’impact psychologique de leurs contenus sur les mineurs. Alex Hitchens, connu pour ses prises de position masculinistes et ses propos polémiques, a défendu ses vidéos en affirmant ne pas inciter à la haine, tout en reconnaissant que le contenu "qui choque" fonctionne le mieux sur les plateformes. Il a quitté l’audition de façon abrupte, dénonçant une "désinformation" autour de ses propos.
Nasdas, star de Snapchat, a été interrogé sur la banalisation de la violence et le rôle des "dramas" dans ses vidéos. Il a nié toute incitation au harcèlement et a appelé ses fans à "arrêter de croire au rêve Nasdas", rappelant qu’il avait ralenti sa production de contenus et cessé de filmer ses dons.
AD Laurent, ancien candidat de téléréalité, a également dû s’expliquer sur ses vidéos jugées provocantes et sur son modèle économique. Les députés s’inquiètent de l’influence de ces contenus sur les plus jeunes et de la frontière floue entre divertissement et incitation à des comportements à risque.
Le couple Tanti et la question de l’exposition des enfants.
Manon et Julien Tanti, figures emblématiques de la téléréalité, ont été interrogés sur la mise en scène fréquente de leurs enfants dans leurs vidéos. Les députés s’interrogent sur une possible atteinte à l’image des mineurs, voire sur un travail dissimulé. Une publication Instagram de Manon Tanti a d’ailleurs été supprimée en direct, jugée "illégale" car mettant en scène des enfants sans contrat de mannequinat, en violation de la loi sur l’influence commerciale.
Une audition sous tension et des enjeux majeurs.
Ces auditions illustrent la volonté du législateur de mieux encadrer l’activité des influenceurs, dont la popularité auprès des jeunes s’accompagne de risques liés à la désinformation, la promotion de comportements problématiques et l’exposition des mineurs. Les débats se poursuivront avec l’audition des représentants de TikTok, alors que la pression s’accentue pour une régulation accrue des pratiques sur les réseaux sociaux.