L’association entre Ryan O’Neal et Stanley Kubrick reste l’un des choix de casting les plus surprenants du cinéma des années 1970. Lorsque Kubrick décide de confier le rôle-titre de « Barry Lyndon » à O’Neal, l’acteur est alors surtout connu pour ses comédies romantiques et son image de jeune premier hollywoodien.
Pourtant, ce pari audacieux s’avère payant. O’Neal, grâce à son visage impassible et son jeu retenu, incarne à la perfection le personnage complexe de Redmond Barry, un homme ballotté par le destin dans l’Europe du XVIIIe siècle. Kubrick, réputé pour sa direction exigeante, impose à O’Neal un an de tournage, ponctué de longues séances de costumes et de répétitions minutieuses, parfois dans des conditions difficiles en Irlande et en Angleterre..
Le réalisateur, peu connu pour être un « directeur d’acteurs », pousse O’Neal à adopter un jeu sobre, presque effacé, qui contraste avec la flamboyance visuelle du film. Cette approche divise la critique : certains voient en O’Neal un simple « pantin » au milieu des somptueux décors, d’autres saluent la justesse de son interprétation, qui sert la vision glacée et ironique de Kubrick sur l’ascension sociale.
Aujourd’hui encore, « Barry Lyndon » fascine par la beauté de ses images et la singularité de son duo principal. Si la collaboration entre Kubrick et O’Neal a pu sembler improbable, elle a pourtant donné naissance à l’un des films les plus admirés de l’histoire du cinéma, prouvant que l’audace paie parfois au-delà des attentes..