Karol Nawrocki, historien de 42 ans soutenu par le parti nationaliste-conservateur Droit et Justice (PiS), a remporté de justesse l’élection présidentielle en Pologne. Il s’impose au second tour avec 50,89 % des voix, devançant d’une courte tête le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, qui recueille 49,11 %. Moins de 370 000 voix séparent les deux candidats sur près de millions de votants, illustrant la profonde division du pays.
La victoire de Nawrocki marque un sérieux revers pour le gouvernement pro-européen de Donald Tusk, au pouvoir depuis les législatives de 2023. Le nouveau président, ouvertement nationaliste et proche des positions de Donald Trump, s’oppose à l’élargissement de l’Union européenne à l’Ukraine et promet de défendre une ligne souverainiste à Varsovie.
Doté du pouvoir de veto présidentiel, Nawrocki pourrait entraver les réformes libérales et pro-européennes du gouvernement, annonçant une période de cohabitation tendue jusqu’aux prochaines législatives de 2027. Cette élection, remportée « sur le fil », risque d’approfondir les fractures politiques et sociales dans le pays, tout en compliquant les relations entre Varsovie et Bruxelles.